Discours du vendredi 16.08.2019 : « Allah ne te décevra jamais ! «
Allah ne te décevra jamais !
Il existe deux évènements de l’époque prophétique cités dans les livres de la Sunna que nous devons bien examiner, apprendre et prendre comme exemple :
Premier évènement : lorsque Jibril – que la paix soit sur lui – est venu chez le Prophète Mohamed (BPSL) dans la grotte de Hira et l’a serré en lui recommandant de lire. Le Prophète (BPSL) est retourné chez lui et dit à Khadija après lui avoir raconté son histoire : « j’ai peur pour moi », elle lui a répondu par ce qu’elle connaissait de lui avant cet évènement : « Non, rassure-toi, par Allah, Allah ne te décevra jamais, tu veille au maintien des liens de sang et de parenté , tu es véridique dans ta parole, tu subviens aux besoins des nécessiteux, tu dépenses pour autrui de l’argent que tu gagnes de tes efforts, tu accueilles l’invité comme il se doit, tu soutiens les personnes pour faire primer la parole de vérité et tu assures le dépôt » (convenu par consensus) Elle lui a donné la preuve de son dire en apportant des conclusions dont elle était témoin, ainsi que ceux qui l’ont côtoyé, elle l’a qualifié d’être toujours au service de l’homme, de leur porter secours et de prendre soin d’eux.
Deuxième évènement : lorsqu’Abou Bakr est sorti en migration pour fuir l’oppression vers la terre d’Abyssinie pour rejoindre les autres qui l’ont précédé, et qu’un homme parmi les associateurs, qui s’appelle « Ibn Addaghina » l’a croisé et lui demandé : vers où tu comptes aller ? Abou Bakr a répondu : Ma communauté m’a chassé. L’homme a répliqué : un homme comme toi ne peut quitter ses lieux et ne peut être expulsé ! tu dépenses pour autrui de l’argent que tu gagnes de tes efforts, tu veilles à sauvegarder le lien de sang, tu subviens aux besoins des nécessiteux, tu reçois ton invité comme il se doit, tu apportes ton soutien pour faire primer la parole de vérité. Je suis donc ton protecteur contre ceux qui ont l’intention de te faire du mal, retourne et adore ton Seigneur dans ton pays » Abou Addaghina s’est préparé et a accompagné Abou Bakr sur son chemin de retour, il a fait le tour des notables de Qoraych et leur a dit : un homme comme Abou Bakr ne peut quitter ces lieux et en peut être expulsé ! chassez-vous quelqu’un qui dépense pour autrui de l’argent qu’il gagne de ses efforts, qui veille à sauvegarder le lien de sang, qui subvient aux besoins des nécessiteux, reçoit son invité comme il se doit, apportes son soutien pour faire primer la parole de vérité !
De ce fait, les Qoraych se sont soumis à Ibn Addaghina et ont rassuré Abou Bakr… (Al-Boukhari)
Le point commun entre les deux évènements : les qualités attribuées à Abou Bakr sont identiques à celles données par Khadija au Messager d’Allah (BPSL), ces qualifications sont identiques, que signifie ceci ? ça signifie, d’une part, que les deux hommes sont fusionnels, celle du véridique Mohamed (BPSL) et le véridique Abou Bakr Assidik – qu’Allah l’agréé. Cela démontre aussi les bienfaits d’Abou Bakr et le fait qu’il s’arme des plus belles qualités. Et d’autre part, ça prouve l’importance d’acquérir ces qualités par l’ensemble ou la majorité des membres de la société, en particulier chez ceux qui gouvernent les gens, car, le Prophète (BPSL) ainsi que son compagnon étaient les deux phares dans leur environnement social, avant même la révélation du Coran, ils trouvaient leur bonheur dans l’accomplissement de l’aide humanitaire.
Premier traitement de ces qualités :
- Tu veilles au lien de sang : signifie que tu sois bienséant envers tes proches en les aidant avec ton argent, un service, une visite, une salutation ou autre.
- Tu acquis l’argent inexistant : signifie que tu gagnes l’argent en travaillant et que tu dépenses de cet argent pour aider le nécessiteux ou le dépourvu.
- Tu subviens au besoin du nécessiteux : ce qui signifie : tu prends en charge la subsistance du nécessiteux, à savoir : le faible, l’orphelin, et le père de famille, en dépensant pour eux et en subvenant à leurs besoins.
- Tu prends soin de l’invité : c’est-à-dire bien l’accueillir comme il se doit en lui offrant le meilleur en nourriture et en boisson et tout ce dont il a besoin lorsque tu le reçois.
- Tu apportes ton soutien dans les moments de vérité : ces moments peuvent s’agir d’un évènement ou d’un malheur, dans le bien ou dans le mal.
- Tu sois véridique dans ta parole : le Prophète (BPSL) était connu avant la révélation par la qualité du véridique sincère, son peuple lui a dit : Nous témoignons ne t’avoir jamais vu mentir »
- Tu assures le dépôt : le dépôt est tout droit qui nécessite de l’assurer et de le conserver, l’assurer signifie de le remettre à son titulaire ou à le lui restituer. Lorsque les associateurs ont pourchassé le Prophète (BPSL), ce dernier a quitté la ville et a laissé Ali Ibn Abi Talib afin qu’il remette les dépôts à leurs propriétaires.
Deuxième traitement avec la parole de Khadija « rassure-toi, par Allah, Allah ne te décevra jamais » et dans la version de Muslim : « Allah ne t’affligera jamais ! » signifie : qu’aucun mal ne t’atteindra, vu qu’Allah a instauré en toi les plus belles moralités, elle a cité pour cela une série d’exemples, ceci prouve que les bonnes moralités et les qualités de bien est une raison pour échapper au mal. Celui donc qui veut qu’Allah, Le Très Haut, l’aide à réussir et lui facilite les moyens pour cela, qu’Il lui accorde l’affection des gens, doit s’armer de ces qualités. La tristesse dans ce monde ici-bas est néant par rapport à ce qu’il peut obtenir dans l’au-delà, c’est pourquoi, il a été cité dans un hadith : celui qui soulage quelqu’un d’un malheur dans ce monde ici-bas, Allah le soulagera d’un malheur dans l’au-delà » car, le malheur de ce monde ici-bas n’est rien face au malheur de l’au-delà, la tristesse dans cette vie n’est rien par rapport à la récompense réservée auprès d’Allah, L’Exalté. Ceci concerne la tristesse, tandis que pour l’’ignominie, le Prophète (BPSL) n’a pas connu cela dans la vie ici-bas.
Troisième traitement avec la parole d’Ibn Addaghina à Abou Bakr « un homme comme toi ne peut pas quitter les lieux et ne peut être expulsé » : la bonne conduite, les bonnes actions et la bonne moralité font de leur auteur un bon exemple, il devient pour les gens comme un livre ouvert ou tout le monde peut lire les belles et nobles notions, ils y adhèrent et l’appliquent. C’est ce qui a poussé l’homme associateur à dire à celui qui fuit avec sa religion – Abou Bakr – « un homme comme toi ne peut quitter ces lieux et ne peut être expulsé ! Tu es connu par ce que tu accomplis pour l’humanité, tu es sous ma protection… être reconnu par le bon comportement et les actions a plus d’impact que d’être reconnu par la parole seulement. Les sages n’ont pas omis d’intégrer cette notion dans leur parole en disant : « l’œuvre d’un homme pour mille hommes est meilleur que la parole de mille hommes pour un homme ». Ibn Addaghina n’a pas dit à Abou Bakr : pourquoi ton peuple t’expulse alors que tu es meilleur qu’eux en poème, en filiation et en langue ? mais, il lui a cité des qualités réelles et pratiques. Lorsqu’Allah a honoré l’homme par la religion de l’Islam, Il a démontré dans plusieurs révélations que la croyance et la bonne œuvre sont liées, en revanche, l’Islam a mis en garde contre la futilité de la parole et de s’occuper des paroles insensées des gens.
Le Saint Coran a reproché à ceux qui ont connu Mohamed (BSPL) et qui n’ont pas donné suite à son appel au bien : « Ou n’ont-ils pas connu leur Messager, au point de le renier. Ou diront-ils : Il est fou. Au contraire, c’est la vérité qu’il leur a apportée. Et la plupart d’entre eux dédaignent la vérité. Si la vérité était conforme à leurs passions, les cieux et la terre et ceux qui s’y trouvent seraient, certes, corrompus. Au contraire, Nous leur avons donné leur rappel. Mais ils s’en détournent. Ou leur demandes-tu une rétribution. Mais la rétribution de ton Seigneur est meilleure. Et c’est Lui, le Meilleur des pourvoyeurs. Et tu les appelles, certes, vers le droit chemin. Or, ceux qui ne croient pas à l’au-delà sont bien écartés de ce chemin. Si Nous leur faisions miséricorde et écartions d’eux le mal, ils persisteraient certainement dans leur transgression, confus et hésitants. Nous les avons certes saisis du châtiment, mais ils ne se sont pas soumis à leur Seigneur ; de même qu’ils ne Le supplient point, jusqu’au jour où Nous ouvrirons sur eux une porte au dur châtiment, et voilà qu’ils en seront désespérés. Et c’est Lui qui a créé pour vous l’ouïe, les yeux et les cœurs. Mais vous êtes rarement reconnaissants. C’est Lui qui vous a répandus sur la terre, et c’est vers Lui que vous serez rassemblés. Et c’est Lui qui donne la vie et qui donne la mort ; et l’alternance de la nuit et du jour dépend de Lui. Ne raisonnerez-vous donc pas. Ils ont plutôt tenu les mêmes propos que les anciens. Ils ont dit : lorsque nous serons morts et que nous serons poussière et ossements, serons-nous vraiment ressuscités. On nous a promis cela, ainsi qu’à nos ancêtres auparavant ; ce ne sont que de vieilles sornettes » (Al-Mouminoun 69-83)
Les jeunes ont dit au Prophète Youssouf que la paix soit sur lui : « Apprends-nous l’interprétation de nos rêves, nous te voyons au nombre des bienfaisants » (Youssouf 36). Cette demande a été faite de leur part suite à leur appréciation quant à sa bonne conduite et son bon comportement envers les prisonniers avec qui il était. Parmi les actes de bienséances qu’il accomplissait selon la citation de l’Imam Al-Qortobi’ : « il rendait visite aux malades et il les soignait, si l’un des prisonniers tombait malade, il prenait soin de lui, s’il se trouvait en difficulté, il l’aidait, s’il avait besoin d’argent, il collectait pour lui » Ibn Kathir a rajouté : Youssouf – que la paix soit sur lui – était connu dans la prison par la générosité, la sincérité, la vérité dans sa parole, bien entretenu, l’intensité de l’adoration, la maîtrise de l’interprétation des rêves, la bienséance envers les prisonniers, ses visites à ceux qui étaient malades et l’accomplissement de ses devoirs envers eux, que la prière et la paix d’Allah soient sur lui. Lorsque ces deux jeunes sont entrés en prison, ils se sont attachés à lui et l’ont beaucoup aimé, ils lui ont dit : par Allah, nous t’aimons énormément !
Le saint Coran a reproché à ceux qui n’accordent pas d’attention aux nécessiteux parmi les orphelins, les pauvres, les faibles et ceux qui se trouvent dans le besoin, ceux qui ne fournissent pas d’effort pour protéger et développer l’intérêt général comme les lieux de culte, les établissements d’enseignement et les cliniques ou les hôpitaux. L’Exalté dit : « Mais non, c’est vous plutôt, qui n’êtes pas généreux envers les orphelins ; qui ne vous incitez pas mutuellement à nourrir le pauvre » (Al-Fajr 17-18). Ils ne sont pas généreux envers l’enfant orphelin qui a perdu ses parents et qui a besoin de quelqu’un pour lui apporter secours et subvenir à ses besoins, de même, ils ne s’incitent pas mutuellement à nourrir les pauvres et les orphelins, ce qui démontre la nécessité d’orienter nos visions vers le devoir social et l’œuvre social.
Lorsque tu accomplis une œuvre humanitaire, tu es en train d’accomplir un changement à partir de néant, tu fais propager la cohésion dans la société, tu donnes de ton mieux pour les autres, à ce moment-là, tu ressentiras un repos et un apaisement spirituel, car « tu » as accompli la différence que « l’autre » a ignoré. Il est donc de ton droit que le monde se rappelle de toi et évoque tes bienfaits, que la terre et le ciel témoignent en ta faveur, soumettons nous donc à la parole d’Allah, L’Exalté Qui dit : « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allah aime les bienfaisants » (Al-Imran 133-134)
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer