Discours du vendredi 28.10.2022 « Et avec bonté envers les parents »
Le statut de paternité confère de facto la bonté envers les parents, telle est la recommandation d’Allah, L’Exalté Qui dit : « Et Nous avons enjoint à l’homme de bien traiter ses parents » (Al-Ankabout 8). Les parents ont, donc, le droit à l’amour, à la dignité, au respect, à la prise en charge, à l’accompagnement avec Maarouf, à la bonne parole, à la bienséance et ce, sans condition ni restriction. Allah dit : « Et ton Seigneur a décrété : « N’adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : Fi, et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. » (Al-Isra 23).
Il est rapporté dans Sahih Al-Boukhari et Muslim qu’un homme a demandé la permission au Prophète (BPSL) pour partir au combat, alors le Prophète (BPSL) lui a demandé : « tes parents sont-ils en vie ? » l’homme a répondu : oui, alors, le Prophète (BPSL) a dit : « obtiens donc la récompense de la lutte auprès d’eux » donne le meilleur et le maximum pour les satisfaire et les obéir, avec bienséance, tu gagneras ainsi la satisfaction d’Allah et tu seras honoré par le Paradis le Jour de Sa rencontre.
Notre Seigneur, Le Tout Puissant recommande à l’Homme d’être bienséant envers ses parents et lui a enjoint cette mission. Que signifie, en fait, le terme enjoint la mission ou « chargé » de cette mission ? cela signifie que le Ihsan envers les parents est une charge obligatoire, et tout ce qui comporte une charge implique une élévation auprès d’Allah. L’acte qui permet l’élévation, est d’abord un acte désintéressé, un acte tourné vers l’altérité et c’est un acte qui libère de l’égoïsme, de la cupidité et des passion non bénéfiques à l’être et à la société. Chaque chose a sa place. Certes s’occuper de ses enfants, de son épouse ou de son époux, de ses affaires est un plaisir et un acte qui procure du bonheur, mais se tourner vers ceux qui ont fait son bonheur quand il était petit est aussi un bonheur. Celui qui estime que sa mère et/ou son père devenus âgés sont devenus une charge insupportable pour lui, doit revoir sa vision des choses. Il s’agit d’une dette. Allah, L’Exalté recommande la bienséance envers les parents, ainsi la satisfaction d’Allah suit la satisfaction des parents, et dans le même sens, la colère d’Allah dépend de la colère des parents, comme l’a dit, notre Bien-aimé Le Prophète Mohamed (BPSL).
Tout Homme a reçu la recommandation du Créateur pour qu’il soit bienséant envers ses parents, et tout Homme a conscience que le bienséant envers ses parents lui est réservé une bonne récompense dans cette vie ici-bas et dans celle de l’au-delà, il aura dans ce monde un bon traitement de la part d’Allah, Le Très Haut, une réussite dans ses affaires et il aura dans l’au-delà une demeure particulière auprès d’Allah.
Le Ihsan : c’est d’accomplir au-delà de ce qui est demandé dans le même contexte de la recommandation, sans exagération dans les ressources, ou mieux encore, de pardonner et se montrer endurant. Le Véridique, Le très Haut dit : « qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allah aime les bienfaisants » (Al-Imran 134). De ce fait, le Ihsan et le Marouf portent la signification de : la tolérance, le pardon, la générosité, la miséricorde, le respect de la promesse, l’exécution de l’obligation dans les meilleures formes, la non-exagération dans l’usage du droit, le pardon en étant en position de force, le désistement au profit de la partie faible et ne pas exploiter la faiblesse d’autrui. Certes, l’Homme est une créature extraordinaire… une créature qui n’a pas de fin… à chaque fois qu’il augmente sa bienfaisance, il se rapproche davantage d’Allah.
Le Ihsan se fait selon les règles coraniques suivantes :
Première règle : « Alors ne leur dis point : Fi, et ne les brusque pas ». Autrement dit, même si tes parents t’importunent et te fatiguent, tu ne dois pas te permettre de leur dire un mot, ne serait-ce « Fi ! ». Ce mot qu’on prononce instinctivement après une contrainte sans passer par la raison ni la réflexion, un mot qu’on prononce lorsqu’on est devant une impasse ou une contrainte, Le Véridique nous interdit de le prononcer à destination de ses parents. C’est une recommandation et une moralité divine qui prend en considération l’état psychologique des parents. Cette recommande aux enfants les invite à faire un travail sur soi, à apprendre à se maitriser, et cela procure un certain degré d’intelligence et de raisonnement, de moralité et de tendresse dans leur relation avec leurs parents, c’est pourquoi, Il dit : « et ne les brusque pas » brusquer c’est de gronder avec brutalité, une réaction suite à l’ennuie et plus intense que ce dernier, il est fréquent de voir ces réactions dans la vie ! alors ne leur dis point : Fi, et ne les brusque pas.
Deuxième règle : « Mais adresse-leur des paroles respectueuses ». La parole respectueuse est une sorte de bon comportement et de courtoisie dans le traitement avec les parents, notamment en phase d’âge avancé qui peut les immobiliser, ou en cas de maladie qui les contraint à l’aide d’autrui. Les enfants sont les premiers concernés par la prise en charge des parents. La nature de l’Homme veut qu’il est préférable que la vie privée reste privée et ne doit être en premier lieu qu’à des proches, tels les enfants. Alors rappelle-toi toujours le bienfait de tes parents envers toi, n’oublie jamais ce qu’ils ont enduré durant ton enfance et ce qu’ils t’ont offert en matière d’affection, d’amour et de tendresse.
Troisième règle : « Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : O mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » . L’abaissement est le contraire de l’élévation (abaisse pour eux l’aile de l’humilité) : l’humiliation comporte une humilité et une miséricorde envers les parents, mais ta miséricorde ne suffit pas, tu dois encore implorer la plus grande miséricorde du Très Haut « et dis : O mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit ». Vu que ta miséricorde envers eux ne suffit pas par rapport à ce qu’ils ont fait pour toi, et tu ne pourras pas leur compenser pour leur bien, sachant que celui qui prend l’initiative au bien n’est pas comme celui qui récompense pour ce bien reçu, ils t’ont fait du bien au début, et tu leur fais du bien en retour, c’est pourquoi, tu dois implorer Allah pour qu’Il les couvre de Sa miséricorde.
Quatrième règle : « Si tu t’écartes d’eux à la recherche d’une miséricorde de Ton Seigneur, que tu espères, adresse-leur une parole bienveillante » (Al-Isra 28). Cela signifie que tu t’écartes d’eux par honte de leur faire face, lorsque tu n’as pas de quoi leur donner pour subvenir à leur besoin, dans ce cas, tu te diriges vers Allah pour qu’Il t’accorde une miséricorde de Sa part, ainsi que pour tes parents. Tes parents te demandent parfois quelque chose que tu ne possèdes pas au moment où ils te la demandent, de ce fait, tu te retournes vers ton Seigneur pour lui implorer de subvenir à tes besoins et à ceux de tes parents et qu’Il t’accorde une issue favorable. « Adresse-leur une parole bienveillante ». La parole bienveillante est celle comme dit Le Très Haut « Une parole agréable et un pardon valent mieux qu’une aumône suivie d’un tort. Allah n’a besoin de rien, et Il est Indulgent. » (Al-Baqara 263). Même en cas d’empêchement, l’Homme doit observer la politesse, et ne pas blesser les sentiments de l’un des parents, que le défaut d’accomplissement de ce besoin doit se faire avec douceur et tendresse, et d’exprimer l’humilité et la honte, et de se rappeler le bienfait d’Allah sur lui en le plaçant en position d’une personne sollicitée et non une personne demandeuse.
Cinquième règle : « Dis : Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les père et mère » (Al-Baqara 215). Le bien signifie l’argent, en d’autres termes : donnez de l’argent aux parents, comme cité dans le verset : « de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait, aux proches » (Al-Baqara 177) et les parents sont les plus proches des proches.
La bienséance envers les parents comme cité dans la jurisprudence de nos sages ancêtres :
- Yazid Ibn Abi Houbbey a dit : « faire face aux parents par la parole est une désobéissance », ce qui signifie : les vaincre par la parole représente une désobéissance.
- On a demandé à Hassan Al-Basri au sujet d’un homme dont la mère lui demande de rompre le jeûne, doit-il continuer à jeûner ou rompre son jeûne ? il a dit : il doit rompre son jeûne et n’est pas tenu de le rattraper, et il aura la récompense du jeûne et de l’obéissance (le jeûne ici porte sur le jeûne surérogatoire).
- Hassan Al-Basri a dit à un homme : le fait de dîner avec ta mère, lui tenir compagnie et rester avec elle afin qu’elle se réjouisse de ta présence avec elle, ceci est meilleur pour moi d’un pèlerinage surérogatoire.
- Abdoullah Ibn Abbes a dit : sois avec les parents tel un serviteur fautif humilié face à son chef fort et grossier.
- Lorsqu’Abou Hourayra voulait sortir de chez lui, il se mettait au seuil de la porte et disait : Que la paix soit sur toi, ô mère, ainsi que la miséricorde et la bénédiction d’Allah, et elle le répondait : que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur toi » puis, il rajoutait : Que la paix d’Allah soit sur toi comme tu m’as élevé tout petit » et elle le répond : Que la paix d’Allah soit sur toi comme tu m’as obéit grand ». Et lorsqu’il rentrait chez lui, il disait pareil.
- Soufiane Ibn Ouyayna a dit au sujet du verset : « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. » celui qui accomplit les cinq prières se voit remercier Allah et celui qui implore Allah pour ses parents se voit remercier ses parents.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Bien-aimé, le Prophète Mohamed et sur son foyer.