Discours du vendredi 03.01.2025 « Les fondements de l’Islam relatifs au licite (Halal) et à l’illicite (Haram) (1re partie) »
Ô serviteurs d’Allah, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de craindre Allah, conformément à Sa parole : « Celui qui craint Allah, Il lui accordera une issue favorable et lui accordera Ses subsistances d’où il ne s’y attend pas ; et quiconque craint Allah, Il lui facilitera sa conduite, Il effacera ses fautes et lui donnera une énorme récompense. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffit. Certes, Allah atteint Son but. Allah a assigné à chaque chose sa juste mesure. » (s. 65, v. 2-3).
Ô serviteurs d’Allah, La question du licite et de l’illicite est l’un des domaines où nombre de personnes se sont profondément égarées. Cet égarement se manifeste de deux manières : d’une part, en déclarant illicite ce qu’Allah a pourtant rendu bon et pur, et d’autre part, en légitimant des actes répréhensibles. Ainsi, elles ont banalisé la consommation d’alcool, multiplié les transactions usuraires, opprimé les femmes et se sont injustement emparées des biens d’autrui par la violence et l’agression.
Cette confusion fut aggravée par les forces du mal, tant humaines qu’invisibles, qui ont enjolivé aux yeux de beaucoup l’interdiction de ce qui est licite et l’autorisation de ce qui est illicite. Allah, Le Très-Haut, met en garde contre cet égarement en disant : « Ceux dont l’effort, dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils s’imaginent faire le bien. » (Al-Kahf 104) « parce qu’ils ont pris, au lieu d’Allah, les diables pour alliés, et ils pensent qu’ils sont bien-guidés » (Al-A’raf 30).
Lorsque l’Islam est venu, il a constaté cet égarement et cette confusion autour de l’interdiction et de l’autorisation. Pour y remédier, il a d’abord établi un ensemble de principes législatifs, constituant les fondements du licite et de l’illicite. Grâce à ces principes, il a rétabli la juste mesure, réinstauré l’équité et assuré un équilibre entre ce qui est permis et ce qui est interdit.
Le premier principe énonce que déclarer licite ou illicite relève exclusivement du ressort d’Allah (Exalté soit-Il).
L’Islam détermine clairement que la compétence d’autoriser ou d’interdire appartient à Allah seul et ne peut être détenu par aucune créature, quelle que soit son importance religieuse ou sociale. Celui qui autorise ce qu’Allah a interdit ou interdit ce qu’Allah a autorisé, outrepasse ses limites et usurpe le droit divin de légiférer. Quant à ceux qui approuvent ses actes et le suivent, ils en font un associé à Allah, et cette attitude est considérée comme une forme de mécréance.
Ainsi, lorsque ‘Adiyyou Ibn Hâtim (qu’Allah l’agrée), qui était chrétien avant sa conversion à l’Islam, entendit le Prophète (BPSL) réciter : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines comme Seigneurs en dehors d’Allah » (At-Tawba 31), il a dit : « Ô Messager d’Allah, ils ne les ont pas adorés » Le Prophète (BPSL) a répondu : « Bien sûr que oui, ils leur ont interdit ce qui est licite et leur ont autorisé l’illicite, et ils les ont suivis, c’est donc une adoration à leur égard ». (At-Tirmidhi).
Allah blâme à ce sujet les mécréants en ces termes : « Dis : « Avez-vous vu tous les biens que Dieu vous a prodigués pour subvenir à vos besoins et dont vous avez déclaré une part interdite et une autre licite ? » Dis : « Est-ce Dieu qui vous l’a permis ? Ou est-ce une invention que vous mettez sur le compte du Seigneur ? » (Younous 59). Puis Il les avertit : « Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : « Ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allah. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas » (An-Nahl 116).
Allah s’adresse ensuite à Son Prophète (BPSL) et à ceux qui ont cru : « Mangez donc de ce sur quoi on a prononcé le nom d’Allah si vous êtes croyants en Ses versets. Qu’avez-vous à ne pas manger de ce sur quoi le nom d’Allah a été prononcé ? Alors qu’Il vous a détaillé ce qu’Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d’y recourir. Beaucoup de gens égarent, sans savoir, par leurs passions. C’est ton Seigneur qui connaît le mieux les transgresseurs. » (Al-An’am 118-119).
Ainsi, la compétence de déclarer ce qui est licite ou illicite relève exclusivement d’Allah, Qui a créé et organisé toute chose, décrété et guidé. Il sait parfaitement ce qu’Il a créé, car Il est le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur. Le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « Le licite est ce qu’Allah a autorisé, et l’illicite est ce qu’Allah a interdit. » [Rapporté par Ibn al-Qayyim]. C’est pourquoi le Halal et le Haram constituent, après la croyance, l’un des éléments les plus importants de l’Islam. Une croyance saine se manifeste par le respect des limites fixées par Allah : accomplir ce qu’Il a rendu licite et délaisser ce qu’Il a interdit, conformément à Sa Parole : « Telles sont les règles d’Allah. Quiconque cependant transgresse les règles d’Allah, se fait du tort à lui- même. » (At-Talaq 1).
Le deuxième principe énonce que ce qui est interdit l’est en raison de son caractère nuisible ou corrupteur.
En effet, la recherche du licite et l’éloignement de l’illicite ont pour objectif d’assurer le bien de l’humanité, d’écarter la gêne et de faciliter la vie des gens. Ils visent à repousser toute forme de corruption et à promouvoir l’intérêt de l’ensemble des individus – corps, esprit et raison – ainsi que celui de la société dans son ensemble : riches, pauvres, gouvernants et gouvernés, hommes et femmes, et ce, pour toutes les générations et tous les peuples.
En vérité, seul le Créateur connaît ce qui nuit ou profite réellement à Ses créatures, comme Il le dit : « Que vous cachiez votre parole ou la divulguiez Il connaît bien le contenu des poitrines. Ne connaît-Il pas ce qu’Il a créé alors que c’est Lui le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur. C’est Lui qui vous a soumis la terre : parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu’Il vous fournit. Vers Lui est la Résurrection. » (Al-Molk 13-15) « Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. Et si Allah avait voulu, Il vous aurait accablés. Certes Allah est Puissant et Sage » (Al-Baqara 220).
Est illicite (Haram) tout ce qu’Allah, Maître de l’Univers, a formellement interdit de consommer, d’approcher ou de toucher. Cela concerne, par exemple, des choses prohibées en raison de leur nature même – comme la bête morte, le sang versé ou la chair de porc (car elle est impure) ou encore ce qui a été sacrifié à un autre qu’Allah par perversité. Sont également illicites les biens acquis de manière illégale, que ce soit par la force, par un contrat invalide, la fraude ou toute autre pratique illicite, de même que l’établissement de relations intimes prohibées ou toute forme d’injustice envers autrui.
Allah le Véridique, s’adressant à Son Prophète (BPSL), déclare : « Dis : “Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes – qu’elles soient apparentes ou secrètes – ainsi que le péché, l’agression injuste, le fait d’associer à Allah ce dont Il n’a fait descendre aucune preuve et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas.” » (Al-A‘râf : 33). Allah informe ensuite Ses serviteurs : « Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui Me craignent, s’acquittent de la Zakât et croient en Nos signes. [Ce sont] ceux qui suivent le Messager, le Prophète oumiyyi qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l’Évangile. Il leur ordonne le convenable, leur interdit le blâmable, leur rend licites les bonnes choses et leur interdit les mauvaises ; il leur enlève le fardeau et les jougs qui pesaient sur eux. Ceux qui croient en lui, l’honorent, lui portent secours et suivent la lumière descendue avec lui ; voilà ceux qui réussiront. » (Al-A‘râf : 156-157).
Ainsi, est licite (Halal) tout ce qu’Allah, Détenteur de la Royauté, a autorisé de manière explicite, selon l’usage qu’Il a établi.
Puisse la prière et le salut d’Allah se répandre sur notre bien-aimé Prophète Muhammad, sur sa famille et sur ses compagnons.