Discours du vendredi 04.11.2022 « Ceux qui sont liés par la parenté ont priorité les uns envers les autres ».

Qu’est-ce que le lien de parenté et qui est concerné par le lien de parenté ? Il s’agit des proches du côté du père et du côté de la mère, et aussi ceux de la famille par alliance, c’est-à-dire suite au lien de mariage. Parmi ces liens, les Maharim, sont prioritaires. Mais qui sont-ils les Maharim ? Il s’agit de sont ceux qui ne doivent pas et ne peuvent pas, au vu de la loi, se marier entre eux. Allah, Le Très Haut, les a explicités dans Son Livre Saint : « Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d’un frère et filles d’une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage ; si le mariage n’a pas été consommé, ceci n’est pas un péché de votre part ; les femmes de vos fils nés de vos reins » (An-Nissa 23).

De ce fait, le cercle de ceux qui sont liés par la parenté s’élargit pour englober les Maharim et leurs descendants, comme les enfants des oncles et des tantes paternelles et maternelles, les frères et sœurs des époux et leur proches par le lien de mariage.

Le lien de parenté qui signifie « les attaches et le contact continue entre les proches » renforce les liens familiaux et accentue le côté social et psychologique entre les membres de la famille. Il leur donne, ainsi, de part la taille du cercle familial élargi, une confiance quant à leur personnalité. De même, ce lien leur octroie l’alliance et leur procure la protection, la sécurité et notamment l’amour de, et, pour leur famille. Mais au-delà de tout cela, le lien de famille est non seulement une recommandation d’Allah, mais aussi et surtout, une injonction de Sa part, pour ceux qui croient en Lui : « Ceux qui remplissent leur engagement envers Allah et ne violent pas le pacte, qui unissent ce qu’Allah a commandé d’unir, redoutent leur Seigneur et craignent une malheureuse reddition de compte » (Ar-Raad 20-21).

Unir signifie fusionner une chose avec une autre, ce terme est donné au Ihsan et à la générosité. Les tribus arabes, dans leur sagesse, disaient : unir les liens de parenté, et ce, pour signifier, être bienséant face aux proches issus d’une même ascendance.

Unir ce qu’Allah a ordonné d’unir est l’un des effets de la concrétisation de l’engagement avec Allah qui dit : « Et [ne vous ai-Je pas engagés] à M’adorer. Voilà un chemin bien droit ». (Yassine 61). « Ce qu’Allah a commandé d’unir » concerne tous les liens recommandés par Allah. Ainsi, celui qui accomplit ce lien aura une grande récompense, de même, celui qui rompt cette relation aura un grand châtiment.

Le Véridique L’Exalté dit : « Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. » (An-Nahl 90). Ce verset comporte trois injonctions « L’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches », d’une part et trois interdictions « la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion », d’autre part. Cet équilibre dans le texte et le style renseigne de fait, que quiconque, individu, famille, groupe, ou société qui se conforme et adopte ces recommandations tout en évitant les interdictions susnommées, réussit dans sa mission, ainsi le bien et la sérénité se propagent dans la société. Ici, on remarque aisément la dimension universelle de ce vert et sa portée pour une société équilibrée basée sur l’amour, le respect, l’empathie et l’altérité.

Par ailleurs, l’expression : « et l’assistance aux proches » concerne toute personne ayant les moyens et entourée, cependant, de proches nécessiteux. Ces derniers ont besoin d’une partie de son bien. Pour tout individu, en plus des personnes à sa charge de facto, il est appelé, s’il en a les moyens, de donner de ce qu’Allah lui a donné afin que le bien se propage dans toute la société et la cohésion se propage entre les gens et les ressources seront bien réparties entre les gens « Afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches d’entre vous. » (Al-Hachr 7).

Le Véridique, Le Très Haut dit : « Qui rompent le pacte qu’ils avaient fermement conclu avec Allah, coupent ce qu’Allah a ordonné d’unir, et sèment la corruption sur la terre. Ceux-là sont les vrais perdants. »(Al-Baqara 27) « Mais ceux qui violent leur pacte avec Allah après l’avoir engagé, et rompent ce qu’Allah a commandé d’unir et commettent le désordre sur terre, auront la malédiction et la mauvaise demeure. » (Ar-Raad 25). Autrement dit, ceux rompent le pacte avec Allah le font, en fait, vis-à-vis de tout engagement. En coupant les liens sociétaux recommandés par Allah, ils sèment le désordre sur terre, et ainsi, ils auront la malédiction et la mauvaise demeure. Qu’Allah nous protège de cela.

Comment maintenir le « lien de parenté » ? Le lien se fera en leur rendant visite et en demandant de leurs nouvelles, de demander après eux, d’aider le nécessiteux d’entre eux, d’œuvrer dans leur intérêt et de dépenser pour eux. Car tout individu dans la famille a la charge de ceux qui dépendent de lui. Il a l’obligation de dépenser pour son père et son grand-père en montant dans l’échelle de l’ascendance, et sur le fils et le petit-fils dans l’échelle de descendance, rajoutant à ceux-là, le pauvre, le voyageur en détresse, les orphelins nécessiteux, ainsi que les autres qui sont dans le besoin.

Notre Seigneur, L’Exalté a fait de la cohésion sociale entre les membres de la famille et les autres, l’un des piliers économiques de l’Islam.

En plus des versets coraniques, plusieurs Hadiths insistent sur le maintien du lien de parenté et qui invitent tout un chacun à sauvegarder le lien de sa parenté, de rendre visite à sa famille et ses proches, de se rassurer quant à leur niveau de vie, éducatif, sanitaire et social. De ce fait, la visite est un moyen, tandis que l’objectif dans cela est de se rassurer. Ainsi, si tu arrives a trouver une solution pour leurs affaires sociales, résoudre un conflit conjugal et présenter certain soutien matériel si besoin est.

Par ailleurs, le lien de famille s’est aussi, l’échange et le débat. Inviter à pratiquer la prière, d’assister aux cercles du savoir, font partie de la sauvegarde du lien de famille. Il est rapporté dans Sahih Al-Boukhari qu’il est cité dans un Hadith Qodsi que : « Ar-Rahim est fusionnelle, celui qui maintient son lien avec elle, elle le maintient à son tour, et celui qui la rompe, elle le rompe ». Il est rapporté également par At-Tirmidhi que Abdoullah Ibn Salam a dit : la première chose que j’ai entendue de la part du Messager d’Allah lorsqu’il est venu à Médine était : « Ô gens ! saluez les uns les autres, donnez à manger, sauvegardez vos liens de parenté et priez la nuit pendant que les gens dorment, vous accéderez au Paradis en paix ».

Que la prière et la bénédiction d’Allah soient sur Mohamed et sur son foyer