Discours du vendredi 25.09.2020 « La douceur au sein de la famille ; un remède à la violence »
La douceur au sein de la famille le remède à la violence
L’humiliation et la critique permanente de l’autre, l’interdiction de rendre visite aux proches et aux amis, l’enfermer dans la maison et le contrôle incessant de chaque mouvement du conjoint, connaitre où il passe son temps et avec qui il parle au téléphone ou autre, détruire les objets personnels de l’autre quand le conjoint est en colère, contrôler l’apparence physique du conjoint comme son choix vestimentaire par exemple…, la privation financière et la privation des autres besoins biologiques, sociaux et psychologiques, sont tous des signes de la présence de la violence de l’un des membres de la famille envers l’autre. Généralement, la violence familiale survient lorsque l’auteur pense que la violence est son droit, que c’est une chose acceptable, justifiée est qu’il est impossible de la dénoncer. Il peut résulter de cela la transmission de la violence à travers les générations aux enfants et aux autres membres de la famille qui auront le sentiment que cette violence est une chose acceptable… beaucoup de gens ne reconnaissent pas qu’ils sont coupables ou victimes parce qu’ils pensent que leurs expériences antérieures imprégnées de violence sont la norme.
Les raisons et le milieu social menant à la violence diffèrent en fonction du degré de la pratique religieuse chez la personne, en fonction du niveau de l’influence de la famille face à l’environnement extérieur, et en fonction des types de tâches quotidiennes, des coutumes et des traditions.
Le degré de la violence est élevé ou bas, en fonction de :
– La propagation des mobiles sociaux menant à cette violence. À savoir : la différence des niveaux intellectuels, la différence d’âge, de pratique religieuse, la différence sociale et culturelle entre les époux,
– De l’instabilité de la vie conjugale. À savoir : les conflits entre les membres de la famille et l’intervention de l’un des époux pour les résoudre, le divorce ou la perte de l’un des parents, l’échec scolaire de l’un des parents ou des deux, ainsi que la fragilité de la foi religieuse, l’inexistence d’un langage de communication et de dialogue entre les membres de la famille, la fragilité des liens familiaux et les conflits continus autour de l’éducation des enfants…
Tout ceci nous impose d’adopter des moyens de prévention face à la violence familiale, à savoir :
– Adopter des mesures cohérentes et ne pas dissimuler ou ignorer le problème, c’est le seul moyen de sortir du cercle de la violence familiale. Le premier pas consiste à parler à une personne quant à la maltraitance, que cette personne soit une amie, un proche intime, un soignant, un conseiller familial ou religieux ou n’importe quelle autre personne de confiance.
– Œuvrer pour éviter les causes menant à la violence familiale, comme l’injustice, les moqueries, l’humiliation face à autrui, le rabaissement, le manque de respect devant les autres et le fait de considérer normale l’intervention des proches et des familles dans les affaires du couple face à leurs enfants afin de protéger leur intimité.
– Sensibiliser et éduquer les époux avant le mariage et leur faire connaitre la vie de couple en mettant en évidence que celle-ci ne peut être exempte de problèmes, que le devoir de chacun des époux face à cela est de se montrer patient et tolérant. De même, chacun d’eux doit connaitre ses devoirs et ses obligations, afin qu’il ne délaisse pas une obligation à son encontre et qu’il réclame à l’autre ce qu’il n’a pas l’obligation de faire.
– Instaurer une conscience familiale et mettre en évidence l’importance de l’harmonie et de la bonne entente entre les membres de la famille.
– Convenir sur une méthode éducative claire entre les parents, trouver une sorte d’équilibre possible entre l’affection et la fermeté, entre l’amour et le sérieux, ce qu’on peut appeler aussi un amour équilibré et un système constant, entre la liberté et l’orientation. Ainsi que de créer un environnement convenable pour les relations affectives et d’entraides.
– Inculquer la notion de l’Ihsan et de Maarouf, car, ces deux termes portent la notion de clémence, de tolérance, de générosité, de miséricorde, du maintien de la promesse, de l’exécution parfaite de l’engagement. Ne pas exagérer dans l’usage de son droit, de pardonner lorsqu’on se trouve en position de force, de se désister au profit de la partie fragile et ne pas profiter de la faiblesse d’autrui.
Chaque membre de la famille est tenu de prendre conscience du contrôle par Allah, Le Très Haut, de tous ses mouvements et toutes ses décisions, y compris ce qu’il renferme à l’intérieur de lui-même, Al-Ihsan consiste à « adorer Allah comme si tu Le voix, car si tu ne Le voix pas, certes, Lui te voit » (Al-Boukhari). Les obligations familiales nous sont imposées par Allah L’Exalté, elles nous sont démontrées par Son Messager (BPSL) à travers ses paroles, ses actes et sa façon de vivre avec sa famille, le pacte est établi entre les époux, au Nom d’Allah, à travers la parole d’Allah et avec un dépôt d’Allah. Il est donc indispensable de fournir l’effort pour accomplir cette obligation convenablement afin d’atteindre la satisfaction d’Allah.
Si l’Homme se laisse induire en erreur, si les passions le séduisent, les diables le hantent, et qu’il délaisse son obligation, manque à son dépôt et inflige une injustice à une personne, notamment à sa famille, il peut tout de même se mettre devant la porte d’Allah, s’humilier devant Lui, Lui demander pardon, se repentir à Lui et réparer le mal causé à autrui.
Que chaque croyant et croyante contemple la parole du Messager d’Allah (BPSL) qui dit : « Tout serviteur ayant le devoir de la part d’Allah de prendre soin d’autrui et ne l’a pas fait à travers ne serait-ce un conseil, il ne sentira point le parfum du Paradis » (Al-Boukhari). La situation est donc grave, chers croyants et croyantes.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Bien-aimé Mohamed et sur son foyer